On envisage une révision de la Charte de la langue française au Québec

Voici les observations du professeur français Jean-Michel Éloy sur ce qu’un État peut faire et ne pas faire en la matière :

« Beaucoup doutent que l’État… puisse agir sur la langue, au-delà des questions du ‘status’… Pourtant l’État est à la fois législateur, locuteur et organisateur. Mais surtout, il est idéologue… / Le législateur ne se mêle guère du corpus de la langue. Aucun texte législatif… ne définit la notion de ‘français correct’… / Le second rôle de l’État tient à son influence exemplaire : c’est l’État-locuteur. … beaucoup de citoyens attendent des discours de l’État… qu’ils soient au moins corrects… / En troisième lieu, il faut considérer les actions concrètes effectuées par l’État, ou financées, autorisées, encouragées par lui… L’État est alors organisateur et acteur. / L’essentiel ici est évidemment l’enseignement… / En tant qu’organisateur encore, l’État donne en exemple certaines pratiques de langue. /… Enfin, des institutions ont été mises en place pour, entre autres missions, promouvoir le ‘respect de la langue française’… / … l’État est principalement idéologue, … il agit sur des idées qui agissent sur la langue »

(Le français dans tous ses états / sous la direction de Bernard Cerquiglini…; Paris: Flammarion, 2000, p. 96-100)