Émile Bilodeau a été choisi comme animateur du spectacle de la Fête nationale du Québec sur les Plaines d’Abraham le 23 juin en soirée.
L’artiste semble ignorer les registres de la langue et la notion de qualité qui s’y rattache.
Les extraits d’une entrevue accordée à Cédric Bélanger du Journal de Québec contiennent cinq ou six expressions qui illustrent son insensibilité apparente à cet égard.
Les voici reproduites à la queue leu leu: « Je trouve ça cool », « …ne font pas affaire avec un crackhead », « Je n’aurais pas dû, estie », «… on m’a booké une belle entrevue », « ce n’est pas le fun » (Journal de Québec, 17 juin, p. 2, 4e col.).
On peut très bien reconnaître à l’artiste le droit de parler « joual » ou franglais à la taverne, dans son salon ou dans sa cour arrière. Il peut le faire aussi dans ses spectacles courants ou ordinaires, surtout s’il lui faut absolument utiliser une langue vulgaire, truffée de mots anglais, de jurons, de prononciations relâchées pour dérider ses auditoires.
Les Québécois ne lui demandent pas de fermer sa « yeule » (c’est le mot qu’il utilise; ibid, p. 3, 8e col.).
Cependant, il devrait tenir compte d’un fait. Animateur de la Fête, il représente le peuple québécois. Il parle au peuple réuni. Grâce à l’entrevue pré-manifestation, il s’adressait à un lectorat. Et non pas à un public d’admirateur. De là l’exigence d’un langage châtié.
La même règle devait aller de soi et s’imposer lors de la Fête nationale et de la soirée du 23.
Le président,
Jean-Guy Lavigne
P.S. : Solutions de rechange possibles aux expressions utilisées : « Je trouve ça sympa »; « un accro du crack »; « … sapristi »; « on m’a proposé…»; « ce n’est pas rigolo », « de rester coi ».