
La France soumise à l’anglais? Compte rendu de la conférence de monsieur Patrice Dallaire présentée devant les membres de l’Asulf le 26 mai 2023 à la suite de la publication de son livre Réveillez-vous… Bordel! La tranquille soumission de la France… ( Paris : Vérone Éditions, 2022. 83 p.).
S’indigner, résister, contre-attaquer; la France soumise à l’anglais? Et le Québec?
M. Dallaire explique ce qu’il a observé lors de son séjour en France. L’anglais y a un attrait incommensurable et l’État ne fait presque rien pour y remédier. La loi Toubon, votée en 1994 pour protéger la langue, n’est pas vraiment appliquée. Il faudrait, pour lui donner plus de force, l’enchâsser dans la Constitution.
Malheureusement, l’élite française, en commençant par le président Macron, donne plutôt l’exemple contraire, en acceptant une hégémonie de plus en plus grande de la langue anglaise dans tous les domaines de la société.
En ce qui concerne le Québec, la situation n’est pas aussi grave, mais elle est très préoccupante, considérant notre poids démographique en baisse, l’immigration au Canada orientée beaucoup vers l’anglais et la tendance de la jeunesse à fonctionner beaucoup avec cette langue, influencée par les réseaux sociaux et la culture états-unienne. Heureusement, certains jeunes réfléchissent à la situation et se remettent en question. L’auteur nous invite à aller lire le témoignage de Laurence Vincent, publié dans La Presse du 15 octobre 2022.
M. Dallaire donne de nombreux autres exemples où notre langue est bafouée dans diverses productions audiovisuelles (dans certains balados de Radio-Canada, notamment), productions qui sont malheureusement soutenues par certains linguistes qui ne croient pas au déclin du français.
M. Dallaire plaide pour l’intervention de l’État. Il recommande des gestes vigoureux pour stopper le désastre. Il apprécie l’effort fédéral à l’égard des minorités linguistiques, mais regrette qu’on ignore le fait que les Québécois francophones font partie des minoritaires. Il termine sa conférence, en disant qu’il y a urgence linguistique au même titre qu’il y a urgence climatique.
(Compte rendu de Pierre Rivard).