Monsieur Sébastien Tanguay (Le Devoir),
Des élections générales auront lieu début octobre. Vous écrivez « Une lutte à deux se dessine dans le comté de Lévis » (22 août, 1e p.).
En 1970, on écrivait dans un cahier de l’Office de la langue française, à l’article Circonscription électorale : « Division territoriale effectuée en vue d’élections. Formes fautives : ‘comté’, ‘district’. C’est à tort, mais pour des raisons historiques, que l’on utilise au Québec, sous l’influence de l’anglais, ces deux termes… » (Vocabulaire des élections, p. 11).
Un demi-siècle plus tard, la même critique est notée dans le Multi dictionnaire de la langue française. Le mot survit ici en raison du voisinage du mot anglais « County », toujours en usage aux États-Unis et au Canada. Son origine française lointaine, sous la forme «conté», c’est-à-dire territoire d’un conte, ne doit pas expliquer sa résistance en sol québécois.
Mieux aurait fallu écrire « … dans la circonscription de Lévis », plus proche du français contemporain.
Gaston Bernier
membre de l’ASULF (www.asulf.org)