Lettre aux concepteurs du « Monde Festival »
Votre « Le Monde Festival » m’apparait le fruit d’une collaboration précieuse et trop rare entre Le Monde et Le Devoir, mais s’agissant de deux quotidiens parmi les plus prestigieux de langue française, serait-il exagéré de demander qu’ils adoptent une syntaxe et une orthographe en français quand vient le temps de sceller leur alliance dans le cadre d’un festival ?
En français, faut-il le rappeler, il faudrait lire et dire « Le festival Le Monde », et non, comme la syntaxe de l’anglais nous y a trop habitués, « Le Monde Festival », calqué bien évidemment sur « The World Festival » et, surtout, sans majuscule au « F » de festival.
Dans Astérix chez les Bretons, de joyeuse mémoire, Uderzo nous rappelle d’ailleurs avec force humour que si, dans la langue de Shakespeare, on aime bien manger au « Rieur sanglier » quand une « romaine galère » nous a creusé l’appétit en nous pourchassant, c’est l’inverse qu’il faut dire dans la langue de Guillaume le Conquérant.
Eh oui, c’est bête de même.
Va falloir retourner sur la planche à dessin.
Et tant qu’à y être/by the way, s’assurer de respecter au moins un bilinguisme minimal dans la description de l’atelier en anglais donné à Concordia University.
Je ne pensais jamais avoir à dire cela dans ma vie, mais Ottawa fait souvent mieux en la matière. Misère !
Jean-François Vallée (La Pocatière)