18 décembre 2019

Manif éclair

Madame Judith Desmeules,

Journal Le Soleil

Si un lecteur ose proposer à un journaliste d’utiliser une expression plutôt qu’une autre (par exemple, mazout plutôt que « huile à chauffage »), il lui répondra peut-être que son rôle n’est pas d’enseigner le français. De fait, personne ne lui demande cela. Mais il arrive que des journalistes écrivent une expression française et la fassent suivre de son équivalent anglais. Ce faisant, ils outrepasseraient leur mandat : ils enseignent! C’est le cas quand on écrit «… cette mobilisation éclair (flash mob) » même si l’expression sort de la bouche d’un témoin. Par ailleurs, comme l’enseignement involontaire (!) est efficace, le titreur porte les mots anglais en manchette (« Un flash mob contre la violence…»; Le Soleil, 16 déc., p. 4). Les lecteurs connaissent enfin l’expression, mais ils ignoreront les solutions de rechange (manif éclair, mob éclair, spectacle éclair, etc.).

Un membre de l’Asulf,

Gaston Bernier