Quand un journaliste de Radio-Canada ne peut faire la distinction entre les verbes « durer » et « perdurer », on peut dire que cela est impardonnable. Les employés du réseau sont des professionnels de la langue. Aux Nouvelles de 8 h le 7 juin, on a parlé de l’atmosphère enfumée en provenance de l’ouest. Elle « va perdurer jusqu’à demain », a-t-on entendu (Éric Plouffe, 8 h 2, 6 juin). Normalement, « perdurer » veut dire durer longtemps, se perpétuer et on ne lui impose pas de bornes. S’il y a une limite, il y aurait lieu de dire: « va durer jusqu’à demain ». Mais, il est vrai que « perdurer » a du panache. Un présentateur français écrit à son propos: « L’avantage de ‘perdurer’ vient peut-être de sa syllabe en plus. Elle le rend plus seyant, sans doute, à ceux qui confondent la lourdeur des mots avec le poids de la pensée ».
(Julien Lepers, Les fautes de français? Plus jamais; 2011).