Est courante, mais erronée, dans les médias québécois, l’expression « une personne a été rencontrée » par les policiers. Dans le cadre des enquêtes, il ne s’agit pas de rencontres amicales, devant un café.
L’entretien a pour but bien précis la collecte de renseignements. On dit plutôt que cette personne a été « auditionnée ».
On consultera utilement la définition de « rencontrer » du trésor de la langue française.
(Le seul exemple qui se rapprocherait quelque peu des interventions policières est celui-ci, mais on est encore loin du compte :
« notamment dans le domaine de la police, du syndical. Avoir une entrevue, officielle ou non; être partenaire d’un entretien, de discussions. Rencontrer un émissaire, une délégation. J’ai télégraphié plusieurs fois à Giraud depuis Noël pour le presser de me rencontrer (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 437). De tout temps les industriels ont rencontré les ministres et réciproquement ».)
Voir également la définition du Robert de ce verbe. Rien ne s’applique aux enquêtes policières.
Cela dit, l’exemple donné par le Robert en ce qui concerne « auditionner » est on ne peut plus clair :
« Procéder à l’audition de quelqu’un pour recueillir sa déposition. Le juge auditionne les témoins. ».
François Brunet
Montréal