Madame la rédactrice en chef, Le Devoir
Les experts s’accordent : le français est en déclin même au Québec. Tous les indicateurs vont en ce sens. Le gouvernement semble conscient de cet état de fait et veut mobiliser ses ministres pour stopper le déclin et inverser la tendance.
On propose, et on proposera sûrement, des mesures qui, selon moi, ne changeront en rien à la situation, si nous, comme individu, ne changeons pas notre façon de parler, c’est-à-dire notre très grande, et trop grande, ouverture à des mots et à des expressions en anglais.
J’ai souvent dénoncé cette situation et mes lettres sont passées sous silence la majorité du temps pour des raisons qui appartiennent aux éditeurs. Ils sont sûrement tannés de publier des textes sur le français.
Ce que je constate, et ce à tous les jours, c’est l’utilisation grandissante de l’anglais dans la langue de nos vedettes qui gagnent pourtant leur vie avec … le français.
Les exemples sont trop nombreux pour les énumérer. On pourrait facilement parler des artistes qui utilisent spontanément Oh my God! Fuck’n all! C’est too Much ! … Et ce sans compter tous les mots anglais mis entre parenthèses dans les journaux. Même mis entre parenthèses, les mots anglais deviennent source de contamination.
Il faut rappeler à nos vedettes qu’ils ont une influence et que les mots anglais qu’ils utilisent seront ensuite répétés malheureusement par leurs gens qui les suivent.
Ainsi, il est primordial que nous soyons individuellement les agents de la promotion de notre langue. Si nous commençons à respecter notre langue, à nous respecter, ce serait un beau début.
Pierre Lincourt, membre de l’Asulf
Lettre parue dans Le Devoir 22 février 2023 (p. A6)