Lettre transmise au Devoir
Bonjour,
Ainsi la ville de Sherbrooke aura des « greeters »
J’ai le bonheur aujourd’hui de voir Le Devoir diffuser et apprendre à tous, sans raison et gratuitement à la grandeur du Québec, un nouvel anglicisme, « greeter ».
Moi qui suis un béotien, je vivais depuis 76 ans sans connaître et utiliser ce mot gracieusement présenté dans un article en pleine page du Devoir fondé par Henri Bourassa pour affirmer la réalité du peuple canadien français en Amérique.
Non, mais quelle est ce comportement, ce travers culturel qui pousse les journalistes du Québec à nous gratifier ainsi d’un mot anglais sémantiquement obscur qu’on se dépêche ensuite, en introduction de l’article, de nous définir en français au lieu d’utiliser au départ le terme français qui éclairera instantanément notre esprit et enrichira notre langue?
Pourquoi ne pas écrire en français d’abord et éventuellement, entre parenthèses, le terme anglais si la situation le commande?
Pourquoi faire connaître, découvrir, diffuser dans les esprits ces emprunts inutiles qui pourrissent notre langue et l’appauvrissent, car ils écartent la primauté aux formes françaises disponibles?
S’il s’agit d’une nouvelle réalité à nommer, c’est au journaliste de se creuser la tête et de faire son métier proprement.
Le Devoir a aujourd’hui consacré en le publiant un nouvel anglicisme qui entrera tantôt dans l’usage québécois témoignant d’une mollesse terminologique coupable et d’un irrespect conséquent dû à notre langue nationale et à son lectorat.
Gaston Bergeron, Québec