Monsieur,
Votre article intitulé « Pas d’interception des activités de recyclage, promet Montréal » (Le Devoir, 25 janvier 2020) commence par les mots suivants : « Le groupe TIRO, qui opère les deux centres de tri de matières recyclables de Montréal… ».
Six lignes plus bas, on lit : « …trouver de nouveaux opérateurs pour éviter un arrêt de la collecte sélective ».
Je suis surpris de lire sous votre plume, vous qui avez une belle langue, les mots « opérer » et « opérateurs » employés fautivement dans ce cas. Il s’agit d’un double anglicisme de to operate et operator. En français, on peut opérer un patient ou un changement et une armée peut opérer une manœuvre, mais on n’opère pas un commerce, un service, une entreprise, une machine, un appareil, et encore moins, un centre de tri. On l’exploite, on le fait fonctionner, on le gère. Il en est de même du mot opération. Dans ce cas, il s’agit de l’exploitation d’un centre de tri.
Cette suggestion est adressée dans un but constructif, est-il besoin de le mentionner, et non pour faire la leçon. L’écrivain Albert Camus, Prix Nobel de littérature 1957, a écrit : « Les journalistes : les instituteurs du grand nombre. » Vous avez une grande mission.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.
Robert AUCLAIR
Association pour le soutien et l’usage de la langue française (ASULF)