La chroniqueuse Sophie Durocher présente une possibilité que l’Italie pénalise l’anglais si on fait preuve d’une méconnaissance de l’italien dans la Fonction publique, si on emploie l’anglais dans les documents officiels, si on ne produit pas les règlements internes des organismes en italien. Des amandes de 5 000 $ à 147 000 $ seraient possibles. Cela a tout l’air d’un canular de début d’avril.
D’abord, les exigences évoquées vont de soi dans la plupart des pays. La connaissance des langues nationales dans l’Administration des États est une exigence de base. Même les règlements des entreprises mis à la disposition des employés et du public sont disponibles à tous dans la langue nationale.
Par ailleurs, les importantes amandes imposées aux contrevenants, des services de l’État, seraient versées à des bureaux du gouvernement, donc à un service de l’État. Il est difficile d’imaginer un tel mécanisme.
L’idée est saugrenue pour d’autres raisons. L’Italie est un pays souverain à l’égal des autres pays européens et sa société est structurée et organisée. Règle générale, tout se passe en italien au sein de ses services publics. Les immigrants s’assimilent au cours des ans et s’intègrent à la population sans qu’il soit nécessaire de les gronder et de leur taper sur les doigts. Une société organique n’a pas besoin de règles contraignantes pour faire prévaloir son être et ses pratiques.
On notera aussi que l’Italie n’a pas de frontières communes avec la Grande-Bretagne et encore moins avec les États-Unis. Vu du Québec, semi-État enclavé en Amérique du Nord, la pénalisation de l’anglais en Italie semble un ballon d’essai, un canular ou une «fallace».
Gaston Bernier