Monsieur Loïc Tassé (Journal de Québec),
Je lis l’article « Les Québécois : intelligents et très éduqués » (Le J. de Qc, 11 mars, p. 14).
Les mots « éduqué » y exerce un monopole dont il faut se méfier.
Lionel Meney note simplement : « calque de l’anglais » lorsqu’on lui donne le sens d’instruit ou de cultivé (Dictionnaire québécois-français). Alfred Gilder, en France, y va tout aussi crûment après en avoir donné un équivalent correct (« de bonnes manières ») : « et non pas instruit, contre-sens dû à l’anglais » (En vrai français dans le texte). On pourrait aussi invoquer Jean Darbelnet.
Mais, il faut préciser que les répertoires correctifs les plus connus (Le Multidictionnaire, la Banque de dépannage linguistique…) gardent le silence sur le sujet. Supposons que le mot se veut un idéal. On ne se contente pas d’instruire ou de transmettre des connaissances, on vise la possibilité que chacun développe ses qualités propres et réalise son idéal. L’éducation serait à la fois « savoir-vivre » et « instruction ».
Gaston Bernier, membre de l’Asulf