En 2021, le Recensement de la population au Manitoba (cliquez 1) notait que 112 115 Manitobains pouvaient soutenir une conversation en français. Du temps de Gabrielle Roy, les francophones devaient ranger leurs livres français, à l’abri des regards. Aujourd’hui, le Manitoba compte 24 établissements scolaires qui offrent le programme de français langue première, de la maternelle à la fin du secondaire (12e année) (cliquez 2).
Une revue numérique, mensuelle, Le Nénuphar, vient appuyer les efforts des Franco-Manitobains et de toute la francophonie, grâce à la magie Internet (cliquez 3). Madame Jacinthe Blais, éditrice, et une solide équipe explorent de nombreux aspects de l’univers franco-manitobain : art, culture, société, éducation, finances, immigration francophone, santé, et j’en passe. Le volet « langue française » est certainement celui qui retient notre attention.
Au vu de ses chroniques linguistiques, rédigées en toute simplicité, teintées d’humour et toujours pertinentes, Le Nénuphar s’avère être un outil moderne utile à tout communicateur. Sans négliger l’aspect syntaxique, le volet « langue française » traque les expressions douteuses, souvent calquées de l’anglais (l’emploi de « partager », par exemple), les anglicismes insoupçonnés et autres emplois malhabiles. À ce propos, la liste des faux amis, bien que non exhaustive, est plutôt impressionnante, comme l’est la liste des anglicismes.
Le Nénuphar affiche aussi un côté ludique et amusant qui apprivoisera petits et grands, que l’on pense aux rubriques « des jeux et des mots », « pas idiots, ces idiotismes », « mot à mot » ou encore « du français, vous dites ? » qui montre l’évolution du français au gré de la mondialisation. Que l’on s’arrête aussi aux illustrations caricaturales ou simplement drôles, parfois bouffonnes et à cette grenouille mascotte, sympathique frog, qui se promène allégrement dans le site.
Enfin, les sources diverses, dont la Vitrine linguistique et la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française, ainsi que la qualité de l’écriture font foi du caractère professionnel de la revue. Le volet français présente en outre, pour notre plus grand bonheur, les capsules linguistiques de Guy Bertrand. Il renvoie également à quantité d’exercices un peu partout en ligne pour le plaisir d’évaluer nos connaissances. Il ne manque qu’un moteur de recherche par mot qui faciliterait l’accès à un sujet précis. Sinon, comment interroger le site rapidement sans passer par la table des matières et les petites cases ?
De nombreux sites, il est vrai, traitent des questions de langue, mais celui-ci a l’avantage de les structurer, de les rassembler, en ce qui sera peut-être, un jour, un grand ouvrage, à la manière des banques de données. Son public cible, franco-manitobain, pourrait bien être le monde !
Diane Lambert-Tesolin