Bonjour (Lettre adressés à la direction du journal Le Soleil)
Vous nous offrez aujourd’hui un article sur les « lapins » que posent certaines personnes aux médecins de famille en parlant de « no-show ».
Je ne connaissais pas cette expression anglaise et sa signification, il y a juste quelques mois.
On peut croire qu’elle est maintenant connue de presque tous au Québec et bien entrée dans l’usage commun.
Comment peut-on expliquer la vitesse d’une pareille innovation lexicale dans la population alors que l’OQLF lui-même n’a même pas encore réussi après des dizaines d’années de travail et de promotion par son Grand dictionnaire terminologique à faire remplacer par exemple l’anglicisme « canceller » par le verbe français annuler.
C’est la force remarquable des médias qui fait la différence. Ce sont les médias, par exemple, qui, il y a quelques années, ont diffusé et appris à tous en l’espace d’un discours médiatisé de Jacques Parizeau le verbe inédit « autopeluredebananiser » ou le terme technique « tiquet modérateur ».
C’est ainsi que Le Soleil et les médias nous ont martelé depuis quelque temps l’anglicisme « no-show » sans se donner la peine de chercher un terme français à privilégier pour éviter de diffuser un emprunt inutile tout en enrichissant l’usage.
N’est-ce pas en partie aux journaux qui courent les nouveautés de nous présenter ces nouveautés sociales, techniques, etc. en français?
Dans le cas présent, c’est mal parti.
Quel est donc le média québécois qui, le premier, osera éviter « no-show » et nous parlera de ces défaillants (Voir le Grand Dictionnaire terminologique de l’OQLF) en respectant notre langue française et l’intelligence de ses lecteurs ou auditeurs?
Salutations,
Gaston Bergeron, Québec