Amies et amis de l’Asulf,
Pour promouvoir la qualité du français parlé, nous avions naguère un allié de taille : Radio-Canada.
Ce n’est malheureusement plus le cas, comme je l’indiquais dans le document ci-dessous qu’il serait peut-être opportun de réactiver…
En post-scriptum, on pourrait allonger encore la liste!
Voici quelques exemples de fautes ou d’impropriétés commises fréquemment, non seulement par les invités, mais par le personnel de Radio-Canada :
avoir testé positif (au lieu d’être testé positif)
partager à quelqu’un (tournure abusive pour communiquer à ou partager avec);
défrayer les coûts (en réalité, on défraye quelqu’un pour les coûts);
une série de verbes dont j’ai fait mention dans d’autres courriels : générer, réguler, investiguer, nominer… qui, je l’admets, apparaissent maintenant dans les dictionnaires, mais sont en réalité des anglicismes (traduction littérale de verbes en –ate);
définitivement (anglicisme pour décidément);
my God! (pourquoi pas mon Dieu?)
au final (peut-être plus une mode discutable qu’une véritable faute, mais Radio-Canada contribue à la diffuser et à en généraliser l’usage).
Vous avez probablement remarqué vous aussi d’autres erreurs!
Notamment, les messages publicitaires en regorgent.
On pourrait faire suivre ce courriel à quelqu’un de Radio-Canada (mais à qui exactement?) et aussi aux autres stations de radio et de télévision, où sont commises les mêmes fautes.
Qu’en pensez-vous?
Jacques Sormany, membre de l’Asulf
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Radio-Canada et la qualité du français
En lisant le dernier numéro de L’Expression juste, je suis content d’apprendre qu’en plus du spécialiste Guy Bertrand, Radio-Canada peut compter sur l’aide d’un observateur de l’Asulf, François Brunet!
Il y a quelques années, Radio-Canada était considéré comme une référence, un modèle en matière de qualité du français. Ça reste peut-être vrai pour l’aspect de la diction. Pourtant, des fautes de français se sont installées, comme si Radio-Canada les cautionnait, encourageant en quelque sorte les auditeurs à les commettre à leur tour! Voici quelques exemples :
Débuter la journée; Tarif ou format régulier; Compétition enlevante; Coupures drastiques (apparaît même l’adverbe abusif drastiquement!); Décédé d’un accident…
Et l’expression accident responsable me paraît fautive, puisque ce n’est pas l’accident qui est responsable, tout comme dans une famille monoparentale, ce n’est pas la mère qui est monoparentale mais seulement ses enfants!
On entend de plus en plus souvent (presque systématiquement) les pléonasmes syntaxiques comme : C’est à Vancouver où le logement est le plus cher, C’est de ça dont on va parler.
Peut-être pas à Radio-Canada même, mais dans ses stations affiliées, on entend trop souvent aréoport, mettre l’emphase, changement de venue, les-z-handicapés, etc.
Je ne parle pas de tous les néologismes météorologiques qui hélas ont été entérinés par l’Office de la langue française, à commencer par les averses de neige (dont l’usage, heureusement, ne semble pas trop se répandre dans le grand public).
Peut-être ne serez-vous pas tous d’accord avec certains points que je viens de soulever… mais je pense plutôt qu’il existe bien d’autres exemples que j’ai oubliés!
À la liste, j’ajoute les fautes suivantes :
Questionner une décision, documenter une situation (À mon avis, on questionne ou documente des gens; on se documente sur une situation, on se questionne sur une décision ou on la remet en question).
Kilomètres-heures : il s’agit de kilomètres à l’heure (une division et non une multiplication; d’ailleurs, avant l’avènement du système métrique, est-ce qu’on parlait de milles-heures ?)
En autant que (anglicisme)
Relocaliser, relocalisation (pourquoi pas déménager, déménagement, tout simplement?)
Se rappeler de
Réaliser que (autre anglicisme!)
Demander à ce que
Voire même, très minime … (pléonasmes)
Devra-t-être
À chaque deux semaines (anglicisme)
Disposer des déchets (anglicisme et contresens!)
À date
Opportunités
Si j’insiste particulièrement sur ces erreurs, c’est parce qu’on les entend très fréquemment à la radio et à la télévision, ce qui facilite leur propagation et leur généralisation dans le public.
(22 octobre 2018)