Madame la mairesse,
Un accident à Saint-Cyrille-de-Lessard (Chaudière-Appalaches) est l’occasion de relever la multiplicité de l’odonyme « rue Principale » au Québec. La Commission de toponymie en dénombre probablement 400 sur l’ensemble du territoire. On lit dans l’entrefilet sur l’accident mortel « sortie de route…. sur la route 285, qui porte aussi le nom de rue Principale » (Le Soleil, 9 décembre, p. 15). L’odonyme est si répandu qu’on oublie qu’il constitue un calque de l’anglais. Le professeur Darbelnet écrit : «… ’rue Principale’ représente une plus sérieuse emprise de l’anglais sur le français que le STOP… Il semble bien qu’au Canada francophone ‘rue Principale’ vienne tout droit de Main Street». D’autres linguistes ont fait la même observation (Jean Forest, Lionel Meney). La « désanglicisation » devrait mener à un nouvel odonyme : rue du Maire… ou rue du Curé… Il doit y avoir dans l’histoire du village des notables qui accepteraient de sortir de l’ombre pour illustrer le bon usage. La rue principale pourrait porter leur nom, et « rue Principale » serait chose du passé.
Gaston Bernier